Pratique du Qi Cong et difficultés

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Chers pratiquants des arts internes,

Depuis des mois, voire des années, vous vous êtes rendus compte de l’exigence de la pratique et des problématiques du Qi Cong ou du Taiji ; complexités des formes, difficultés dans la mémorisation des mouvements, postures et déplacements complexes, problèmes pour constater la progression personnelle etc, etc. Par votre expérience de la pratique vous avez pris conscience que l’art interne n’est pas qu’une gymnastique douce mais une discipline très exigeante, issue d’un héritage millénaire. Les problématiques liés à la pratique peuvent avoir pour le pratiquant des conséquences comme le découragement, l’impression de ne pas progresser, d’être incompétent, ce qui finalement peut aboutir à l’arrêt sur le cheminement de la Voie. Si une personne pratique le Qi Cong pour simplement bénéficier d’un moment de bien-être et de relaxation, (ce qui est légitime), les problématiques ne le touchent que partiellement. Toutefois, cette personne ne gagnera pas en autonome et ne pourra pas pratiquer le Qi Cong en dehors des cours. D’autre part, les bénéfices sur sa santé ne seront pas optimaux car pour qu’ils le soient il est nécessaire de faire les formes le plus souvent possible et avec la plus grande précision tant au niveau gestuel, respiratoire et mentale. 

Pour les pratiquants qui désirent gagner en autonomie et bénéficier d’une manière optimale des bénéfices de la pratique, il ne faut pas se contenter simplement des cours et du bien être qu’ils apportent sur le moment mais il est nécessaire de se « plonger » dans la Voie comme disaient les anciens sages taoïstes, c’est à dire fournir durant les séances en cours un effort, un travail (Cong en chinois), une volonté pour mémoriser les formes afin de les intégrer en soi et de tenter à chaque fois de s’améliorer pour rendre les gestes les plus justes possibles (respect des fondamentaux et de l’harmonie entre le Yin/Yang). Il est aussi essentiel de répéter chez soi les mouvements qui ont été appris afin de bien les intégrer en soi, de les faire siens. 

La répétition des formes peut paraître parfois ennuyeuse et contraignante et elle l’est si le plaisir n’est pas présent, le plaisir de la sensation, du geste unique qui chaque fois se répète sans être le même. Ainsi le geste devient un automatisme, l’intellect se met en sommeil pour permettre à l’être entier de vivre et de ressentir pleinement le mouvement et le flux de l’énergie.   

C’est à ce prix que le pratiquant peut progresser et obtenir des effets très bénéfiques sur sa santé physique et psychique. 

En Orient, les pratiquants s’investissent et plongent dans la Voie pour d’autres raisons aussi, des raisons moins personnelles ; celles de faire honneur à leur école et au Maître qui leur enseigne la Voie, de progresser pour montrer aux autres la valeur de leur tradition. 

Nos mentalités occidentales sont bien loin des traditions orientales cependant nous pouvons cultiver cette reconnaissance et rendre hommage à tous ceux qui nous ont transmis cet Art millénaire si bénéfique en essayant de nous améliorer de jour en jour, de garder intact leur héritage, pour notre propre santé et pour rendre le monde un plus beau et bon.

C’est ce que je vous souhaite de vivre et d’expérimenter à toutes et à tous en cette nouvelle année ! 

Vo Su Sebastian